La
vie consacrée dans l’Eglise aujourd’hui. Evangile, Prophétie, Espérance.
Depuis le 30 novembre 2014 nos sommes rentrés dans
l’année de la vie consacrée. Une initiative du Pape François. Ce temps
fort pour la vie religieuse s’achèvera le 2 février 2016 qui sera Journée
de la vie consacrée dans l’Eglise !
La vie consacrée, c’est
quoi ?
Ce n’est pas un exploit ! Mais une manière
particulière de répondre à l’appel du baptême, donc de tout chrétien, à
suivre le Christ !
Les religieux vivent avec d’autres ! Mais
contrairement à une association, à un parti politique, à un syndicat ils ne
choisissent pas leurs frères ou sœurs ! Ils leur sont donnés comme dans le
baptême ! C’est l’enjeu de différentes formes de vie communautaires,
toujours à réinventées !
Tout au plus ils choisissent la « couleur » de
l’Institut dans lequel ils rentrent !
Cette couleur n’est autre que les reflets
d’Évangile lu avec un filtre qui fait ressortir plus tel ou tel « En
Marche ! » des Béatitudes ! (dans la traduction que propose Chouraqui)
En marche, les humiliés du souffle ! Oui le royaume
des ciels est à eux !
En marche, les endeuillés ! Oui, ils seront réconfortés !
En marche, les humbles ! Oui, ils hériteront la terre !
En marche, les affamés et les assoiffés de justice ! Oui, ils seront
rassasiés !
En marche, les cœurs purs ! Oui, ils verront Elohim !
En marche, les faiseurs de paix ! Oui, ils seront criés fils d’Elohim
Alors le religieux est « En marche » ...
... à la manière de son fondateur ou de sa
fondatrice.
Il est aussi « En marche », dans la radicalité de
l’Évangile qui appelle chacun à la chasteté, pauvreté et obéissance. Le
religieux s’essaie à ces conseils de l’Évangile, d’une manière plus
radicale ! On appelle cela les « vœux » prononcés définitivement et
publiquement !
La chasteté ne se limite pas au célibat mais
inaugure une clarification du cœur en transparence et lumière. La Pauvreté
ne se limite pas à la mise en commun des biens matériels qui pourraient en
définitive les rendre plus riches, mais oblige à la solidarité et au
partage, à la paire équation et à la juste utilisation des biens de ce
monde ! Et l’obéissance ne se résume pas à une attitude de soumission, mais
engage l’écoute réciproque et la coresponsabilité !
« En marche » ...
Le religieux habite sa vie d’un « En Avant » dans
un combat et une recherche du Christ qui se fait proche de tous, notamment
des exclus du chemin ; du Christ qui enseigne et guérit, du Christ qui se
retire à l’écart dans le silence de Dieu !
Que vous dire encore ?
Que la vie religieuses c’est beau, c’est bon,
c’est inouï, fou ?
Non ! Ces mots sont trop clinquants !
Alors juste vous dire que la vie religieuse, ça
donne l'envie de se réveiller, se lever et marcher avec tous les humiliés et
les faiseurs de paix !
Que la vie religieuse est cette marche et cette vie
pleine d’élan, sans le confort qui endort, sans même le confort de la foi
distillée au goutte à goutte des formules que l’on apprend par cœur !
C’est « l’En avant » qui se fait par cœur ! Et la
vie consacrée n’est pas austère et altruiste au point de s’oublier soi
même ! Au contraire elle est source de Joie intense qui vient se lover au
cœur de la vie ! Et diable oui il est heureux d’en profiter !
Et enfin la vie religieuse n’est pas un chemin
de santé ! Un parcours dosé dans un espace naturel clos et protégé, elle
ne nécessite pas de signes ostentatoires, ni d’habits particulier, qui
trouble la relation : elle parle cœur à cœur, et demeure juste cette marche
en toute quiétude quant aux conditions matérielles, mais marche excitée par
l’inquiétude des chercheurs de Dieu, des passeurs, des amoureux d’un amour
durable !
Ce chemin appelle des marcheurs, passionnés, par la
vie, par la science, par les mots, par la pensée, par le corps et le cœur !
De plus c’est un chemin de prophète, que prend le
marcheur : des forts en cuisse et en gueule !
La marche n’est jamais triomphale mais rarement
silencieuse !
Au contraire il « tire chemin », dans le bruit,
dans les cris, dans le vacarme et le tapage nécessaire à faire retentir et
entendre l’Evangile.
Seulement à la halte, ici et là, le silence prend
le dessus, pour donner à entendre la source qui susurre ! |