Edito n°- 22

 

Pierre Bayle osfs

 

Marchons aussi en hommes nouveaux.

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 8 avril 2015

 

  Pourquoi ne prendrions-nous pas
nos habits de fête ?

Le ciel, l'air et la terre, et tout ce qui est en eux,
semblent rajeunir et ressusciter de la mort à la vie en cette douce saison printanière,

puisque le ciel, qui est demeuré si longtemps sombre et obscur,
semble s'être revêtu de la plus belle robe de ses clartés ;

l’air, jusqu'alors tout plein de froides humidités, de brouillards
et nuages mélancoliques, se découvre si pur et si calme ;

la terre toute ridée et ternie par les rigueurs de l'hiver,
apparaît toute diaprée de son émail verdissant et fleuri ;

Si l'Eglise notre Mère, qui est demeurée toute mortifiée durant ce Carême,
ne portant que des habits lugubres, ne chantant que des chants de lamentations,
... comme célébrant le deuil de son cher Epoux, maintenant,
comme pour célébrer de nouvelles noces avec son Seigneur et Epoux ressuscité,
elle fait tapisser et décorer du mieux qu'elle peut toutes ses maisons,
tient des cérémonies joyeuses et allègres,
ne chante que des chants de liesse et de consolation.

L'enfer ténébreux a été même changé en clarté
par l'aspect lumineux de notre Seigneur qui y est descendu.

Si les Anges comparaissent avec leurs robes plus blanches qu'à l'ordinaire,
 demeurerons-nous, nous les Chrétiens, parmi toutes les créatures,
immuables en notre tristesse ?
Pourquoi ne prendrions-nous pas nos habits de fête ?

Je voudrais que, si la saison change, nous changions nous aussi,
mais non pas de la même façon; car cette sérénité du ciel et de l'air,
cette douceur de la terre ne sont pas durables,
elles sont sujettes au changement.

Il faut nous préparer à un autre modèle,
celui de la résurrection de Notre Seigneur,
afin que, comme le Christ ressuscité d'entre les morts,
nous marchions aussi en hommes nouveaux.

Car notre Seigneur s'est revêtu de force et de gloire.
Je sais que cette imitation est difficile car,
qui peut ressembler à Dieu ?
Aussi ne pouvons-nous l'imiter que de très loin, excepté en la Vie éternelle.

Le Christ étant ressuscité ne meurt plus.
Qui persévèrera sera sauvé !

Sermon pour le lundi de Pâques 11 avril 1594  (X, 431)

Monastère de la Visitation Fribourg

 

 

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