[©  François Robin]

 Refaire le monde » chaque religieux n’y échappe pas, sinon les Conseils évangéliques seraient vain,

 

 

 

 

 

 Si nous avons tenté au fil du jour, au fil des jours de « porter le Christ » comme Siméon, quand vient le soir, la fatigue, le décrochage, nous nous en remettons paisiblement dans les bras de Dieu !

 

 

 

Edito n°- 40
02 février 2020

Thierry Mollard osfs

« Tout est à Complies ! »

C’est en quelque sorte ce que dit en ce jour Siméon, là au milieu du temple : Maintenant, Seigneur, laisse aller ton serviteur !

C’est surement ce que je pressentais insensiblement lorsque dans mes années de lycéens nous fréquentions avec quelques copains, l’Abbaye de Tamié ! Au Top 40 de la liturgie du chœur, les Complies et ce chant qui m’a toujours saisi !

« Sauve-nous, Seigneur, quand nous veillons ;
garde-nous, Seigneur, quand nous dormons :
nous veillerons avec le Christ,
et nous reposerons en paix.
Maintenant, Seigneur, laisse aller ton serviteur
dans la paix selon ta parole,
car j’ai vu de mes yeux ton salut destiné à tous les peuples,
lumière pour éclairer les hommes et gloire de ton peuple Israël.

[Cantique de Siméon]

 A la sortie de cet office, en fait, on aurait pu dire : « Tout est à Complies ! » C’était prématuré, pour ce temps  l y avait  comme un engrais bienfaisant, loin de la raison, et tramé sur l’émotion que me procurait  cet office avant la nuit, réminiscence de cet autre cantique  qui a  marqué  les prières du soir en camp :  

« Avant d’aller dormir sous les étoiles
Nous mettre humblement à genoux
Tes enfants ouvrent leur cœur sans voile... »

Tout est « achevé, terminé » nous voilà après le coucher du soleil à l’ultime prière chrétienne du jour, celle qui, avec la prière du matin est inoubliable : littéralement celles que l’on ne peut pas oublier ni différer ! « Nous devenons aveugles si nous ne regardons pas le Seigneur tous les jours » dit le pape François alors le minima consiste bien à dire bonjour le matin et bon soir à la nuit tombante !

 Si nous avons tenté au fil du jour, au fil des jours de « porter le Christ » comme Siméon, quand vient le soir, la fatigue, le décrochage, nous nous en remettons paisiblement dans les bras de Dieu !

Cette double peine alternée, prescrite aux porteurs est pareillement une double recréation dans les bras l’un de l’autre !

Quelle quiétude, confiance, art de vivre qui va à l’encontre de tout ce qui court et à cours autour de nous et parfois en nous : potins et animosités qui distillent insidieusement nos chagrins et qui couvrent le visage des frères, de la communauté, et même de l’Eglise et du monde en plaintes, regrets, amertumes.

« Refaire le monde » chaque religieux n’y échappe pas, sinon les Conseils évangéliques seraient vain, mais chaque chrétien est aussi convoqué à remodeler le monde le tramer et ajuster aux fils variés de l’Evangile. Oui cela consiste surement à imprimer à nouveau l’Évangile sur la terre, mais surement pas à se désespérer du monde où à désespérer les uns et les autres !

« Quand donc les appuis humains nous manquent, tout ne nous manque pas, car Dieu succède et prend soin de nous par sa spéciale assistance. (Providence) (serm 61 4e Dim Carême 6 mars 1622) (10,302)  « La bonté infinie de notre Dieu a deux mains par lesquelles il fait toutes choses : l'une est sa miséricorde, l'autre sa justice (serm2 p.61).

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