18 et 19 janvier 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
     
 

Week-end salésien à Saint Jorioz

François de Sales à l’heure béninoise

La paroisse Bienheureuse Mère Teresa des bords du lac d’Annecy a fêté saint François de Sales, patron du diocèse d’Annecy en accueillant la communauté des étudiants oblats de saint François de Sales de Craponne.

Au cours des messes, le père Antoine a assuré la prédication, Luc a donné un témoignage et Olivier a accompagné au violon les organistes pour l’animation musicale.

Albert et Brice, en excellents chefs cuisiniers, ont concocté des beignets à la banane unanimement appréciés lors de la soirée salésienne du samedi qui a réuni une cinquantaine de paroissiens.

 

La soirée salésienne a commencé par une table ronde animée par le père Jean-Luc, à laquelle ont participé Brice, Olivier et David. Ce dernier a donné un témoignage très personnel de sa vocation.

A suivi un apéritif dinatoire africain avec les beignets à la banane, accompagnés de « bissap », boisson faite à partir de fleurs d’hibiscus sèches, servie très fraiche.

La soirée s’est terminée par la projection du DVD du spectacle conçu, réalisé et mis en scène par Michel Tournade pour le 4ème centenaire de la Visitation et qui avait réuni plus de 800 personnes le jour même du centenaire, le 6 juin 2010 en soirée, avec la présence de plus de 50 visitandines venues du monde entier.

Témoignage de David lors de la table ronde de la soirée salésienne.

David, peux-tu nous dire qui tu es et d’où tu viens ?
Bonjour ! Je m’appelle David Ahossinou, originaire du Bénin et en résidence à Craponne. J’ai 28 ans et je suis étudiant oblat de saint François de Sales. Je suis les cours à la faculté de théologie de l’université catholique de Lyon.

Comment as-tu connu les oblats et qu’est-ce qui t’a attiré chez eux ?
J’ai rencontré les oblats de saint François de Sales pour la première fois en 2006 par le Père Symphorien Gbaguidi, alors aumônier de l’université de Parakou. Étant dans un processus de discernement depuis 1998 (un an après ma conversion), j’ai été très marqué par sa pastorale de proximité. Contrairement aux habitudes, il se montrait proche des jeunes étudiants à travers des temps d’écoute individuelle, des visites à domicile, en particulier en cas de maladie ou de deuil, et l’accompagnement des groupes de prière et mouvements qui animent la vie de l’aumônerie. J’ai compris qu’il tenait sa pastorale de proximité de saint François de Sales, dont le zèle (au sens positif du terme) apostolique m’a très tôt séduit. C’est à partir de là que j’ai demandé à faire route avec les oblats.

Quelle est la position de tes parents vis-à-vis de ton choix de vie consacrée ?
Je viens d’une famille animiste, monoparentale depuis le décès de mon père en 1995. Ma conversion en 1997 a été un fait de la grâce dont les fruits n’ont pas permis à ma mère de s’y opposer. L’annonce de l’appel à la vie sacerdotale va cependant rencontrer un refus catégorique de sa part. Face à ce refus, j’ai, sur conseil de mon catéchiste, gardé le silence jusqu’à l’obtention du BAC où j’ai encore une fois annoncé, sans suite favorable, mon désir de me consacrer à Dieu. Pendant sept ans (dont cinq ans d’études universitaires et deux ans de vie professionnelle comme ingénieur agronome) ma mère ne va plus entendre parler de ma vocation, jusqu’au jour où elle apprendra que j’entrais au postulat des oblats. Sa réaction, je l’ai eue au téléphone : « je te l’ai interdit, et tu m’as tenu tête, si tel est ton choix, saches qu’à partir d’aujourd’hui, il n’y a plus entre toi et moi une relation de filiation ». Voilà l’unique phrase par laquelle celle qui, plus qu’une mère était une amie, a exprimé sa position vis-à-vis de mon choix. Après réflexion, je trouve cette rupture franche. Je crois fermement qu’un jour, la grâce de Dieu se manifestera pour elle aussi ; et nous pourrons alors ensemble communier à la même table de l’eucharistie.

Dans ces conditions, n’as-tu pas peur quand tu rentres au village ?
Une telle question ne peut provenir que de quelqu’un qui comme vous connait l’Afrique ! C’est vrai qu’on dit et que des artistes compositeurs chantent souvent : « l’africain n’a pas besoin du couteau avant de tuer ». Je ne doute pas un seul instant de la capacité de l’africain à manipuler les énergies cosmiques pour nuire à son prochain et même l’éliminer ; mais je crois, à partir de mon expérience personnelle avec le Christ Jésus Sauveur qui a vaincu les forces des ténèbres, qu’en lui nous sommes aussi des vainqueurs ! Je suis venu à l’Église catholique par le renouveau charismatique (constitué en groupe de prière très actif dans l’évangélisation au Bénin). J’ai eu la grâce d’y expérimenter, aux côtés de beaucoup d’hommes et de femmes chrétiens ou non et de prêtres exorcistes, la puissance d’amour par laquelle Dieu nous sauve en Jésus-Christ. Du coup, je n’ai plus peur car ma vie est vouée au Christ pour participer à son œuvre de salut. Et je pense que c’est aussi ça l’oblat : une offrande.