Week-end
salésien à Saint Jorioz
François de
Sales à l’heure béninoise
La paroisse
Bienheureuse Mère Teresa des bords du lac d’Annecy a fêté
saint François de Sales, patron du diocèse d’Annecy en
accueillant la communauté des étudiants oblats de saint
François de Sales de Craponne.
Au cours des
messes, le père Antoine a assuré la prédication, Luc a donné
un témoignage et Olivier a accompagné au violon les
organistes pour l’animation musicale.
Albert et
Brice, en excellents chefs cuisiniers, ont concocté des
beignets à la banane unanimement appréciés lors de la soirée
salésienne du samedi qui a réuni une cinquantaine de
paroissiens.
La soirée
salésienne a commencé par une table ronde animée par le père
Jean-Luc, à laquelle ont participé Brice, Olivier et David.
Ce dernier a donné un témoignage très personnel de sa
vocation.
A suivi un
apéritif dinatoire africain avec les beignets à la banane,
accompagnés de « bissap », boisson faite à partir de fleurs
d’hibiscus sèches, servie très fraiche.
La soirée
s’est terminée par la projection du DVD du spectacle conçu,
réalisé et mis en scène par Michel Tournade pour le 4ème
centenaire de la Visitation et qui avait réuni plus de 800
personnes le jour même du centenaire, le 6 juin 2010 en
soirée, avec la présence de plus de 50 visitandines venues
du monde entier.
Témoignage
de David lors de la table ronde de la soirée salésienne.
David,
peux-tu nous dire qui tu es et d’où tu viens ?
Bonjour ! Je m’appelle David Ahossinou, originaire du Bénin
et en résidence à Craponne. J’ai 28 ans et je suis étudiant
oblat de saint François de Sales. Je suis les cours à la
faculté de théologie de l’université catholique de Lyon.
Comment
as-tu connu les oblats et qu’est-ce qui t’a attiré chez
eux ?
J’ai rencontré les oblats de saint François de Sales pour la
première fois en 2006 par le Père Symphorien Gbaguidi, alors
aumônier de l’université de Parakou. Étant dans un processus
de discernement depuis 1998 (un an après ma conversion),
j’ai été très marqué par sa pastorale de proximité.
Contrairement aux habitudes, il se montrait proche des
jeunes étudiants à travers des temps d’écoute individuelle,
des visites à domicile, en particulier en cas de maladie ou
de deuil, et l’accompagnement des groupes de prière et
mouvements qui animent la vie de l’aumônerie. J’ai compris
qu’il tenait sa pastorale de proximité de saint François de
Sales, dont le zèle (au sens positif du terme) apostolique
m’a très tôt séduit. C’est à partir de là que j’ai demandé à
faire route avec les oblats.
Quelle
est la position de tes parents vis-à-vis de ton choix de vie
consacrée ?
Je viens
d’une famille animiste, monoparentale depuis le décès de mon
père en 1995. Ma conversion en 1997 a été un fait de la
grâce dont les fruits n’ont pas permis à ma mère de s’y
opposer. L’annonce de l’appel à la vie sacerdotale va
cependant rencontrer un refus catégorique de sa part. Face à
ce refus, j’ai, sur conseil de mon catéchiste, gardé le
silence jusqu’à l’obtention du BAC où j’ai encore une fois
annoncé, sans suite favorable, mon désir de me consacrer à
Dieu. Pendant sept ans (dont cinq ans d’études
universitaires et deux ans de vie professionnelle comme
ingénieur agronome) ma mère ne va plus entendre parler de ma
vocation, jusqu’au jour où elle apprendra que j’entrais au
postulat des oblats. Sa réaction, je l’ai eue au téléphone :
« je te l’ai interdit, et tu m’as tenu tête, si tel est ton
choix, saches qu’à partir d’aujourd’hui, il n’y a plus entre
toi et moi une relation de filiation ». Voilà l’unique
phrase par laquelle celle qui, plus qu’une mère était une
amie, a exprimé sa position vis-à-vis de mon choix. Après
réflexion, je trouve cette rupture franche. Je crois
fermement qu’un jour, la grâce de Dieu se manifestera pour
elle aussi ; et nous pourrons alors ensemble communier à la
même table de l’eucharistie.
Dans ces
conditions, n’as-tu pas peur quand tu rentres au village ?
Une telle
question ne peut provenir que de quelqu’un qui comme vous
connait l’Afrique ! C’est vrai qu’on dit et que des artistes
compositeurs chantent souvent : « l’africain n’a pas besoin
du couteau avant de tuer ». Je ne doute pas un seul
instant de la capacité de l’africain à manipuler les
énergies cosmiques pour nuire à son prochain et même
l’éliminer ; mais je crois, à partir de mon expérience
personnelle avec le Christ Jésus Sauveur qui a vaincu les
forces des ténèbres, qu’en lui nous sommes aussi des
vainqueurs ! Je suis venu à l’Église catholique par le
renouveau charismatique (constitué en groupe de prière très
actif dans l’évangélisation au Bénin). J’ai eu la grâce d’y
expérimenter, aux côtés de beaucoup d’hommes et de femmes
chrétiens ou non et de prêtres exorcistes, la puissance
d’amour par laquelle Dieu nous sauve en Jésus-Christ. Du
coup, je n’ai plus peur car ma vie est vouée au Christ pour
participer à son œuvre de salut. Et je pense que c’est aussi
ça l’oblat : une offrande. |