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					Des 
					vœux, défi, définitifs ! Ce sera le samedi 26 août 2023 à 
					Veyrier-du-Lac, à 18 h 30. Nous sommes invités à vivre cette 
					célébration des vœux définitifs d’un religieux : frère 
					Cyprien Messié, oblat de Saint Francois de Sales. 
					 
					
					
					Aussitôt annoncé cet événement,  parce qu’il est rare et 
					souvent discret ou confidentiel, se posent de nombreuses 
					questions : des vœux, c’est quoi ? un oblat, un religieux, 
					un frère ... on s’y perd... Et c’est quoi un prêtre quand on 
					déborde le champ paroissial ? Que de questions... 
					 
					
					Alors les trois éditos, des 
					13, 20 et 27 août voudraient honorer ces questions. Car, 
					enfin, l’engagement religieux n’est-il pas, depuis 
					l’origine, un engagement public qui ne peut se vivre la 
					porte close ? Qui aurait l’idée de proclamer sa foi en Jésus 
					Christ et au monde seul devant sa glace, en taisant le 
					Chemin, la Vérité et la Vie ?
					 
					
					
					 Défivoeux, 
					première partie : la vie religieuse 
					
					Un jour à l’école, votre prof d’histoire vous a parlé 
					du clergé régulier et du clergé séculier. Est-ce à dire que 
					le clergé séculier vit sans foi ni loi ? Est-ce à dire que 
					le clergé régulier est hors sol, hors du siècle ? (☺) Mieux 
					vaut en sourire ! 
					
					
					Disons que le clergé séculier « vit dans le siècle, dans la 
					société »,  tel le clergé incardiné ([1]) 
					dans un diocèse : il est envoyé auprès des chrétiens d’un 
					monde spécifique, monde de la santé, des armées, de 
					l’enseignement public, des prisons ou auprès des hommes, des 
					femmes  et des enfants des paroisses. 
					
					
					Le clergé régulier vit selon une « règle de vie » inspirée 
					d’un fondateur et d’une spiritualité, bâtie autour de 
					l’architecture des vœux religieux, réalisée en solitude ou 
					en communauté. S’il existe des ordres cloîtrés, tel qu’à 
					Tamié, proche, de chez nous, où les contemplatifs sont 
					attachés à un monastère, il existe des ordres apostoliques 
					où l’union à Dieu ne se réalise pas dans la vie de prière et 
					la contemplation mais dans le service des autres et 
					l'engagement direct dans la société humaine. Parmi eux, des 
					ordres mendiants (les franciscains ou les dominicains) qui 
					vivent de collectes et d’aumônes itinérantes pour assurer 
					leur subsistance.  
					
					
					Cyprien est Oblat de Saint François de Sales ! De la même 
					famille religieuse que la communauté qui vit à 
					Saint-Germain-sur-Talloires depuis 7 ans et que celle qui 
					est à Saint-Michel d’Annecy. En résumé, Cyprien s’engage 
					définitivement dans un institut religieux international, 
					dont le bienheureux Louis Brisson (1817-1908) prêtre du 
					diocèse de Troyes, est le fondateur (21 décembre 1875) et 
					cofondateur des Oblates de Saint François de Sales avec 
					Sainte Léonie Aviat. 
					
					Aujourd’hui Cyprien, dont les parents habitent Veyrier, 
					vit, étudie, pratique le rugby, et bien d’autres choses, à 
					Vienne en Autriche. Je vous disais bien que les OSFS sont 
					une congrégation internationale, de droit romain. Et c’est 
					dans cet institut, cette famille salésienne que Cyprien mise 
					pour poursuivre l’écriture de sa vie, pour être témoin. Non 
					pas seulement pour dire ce qu’il a vu et entendu, pour 
					attester de quelque chose de vrai, mais pour manifester par 
					sa vie tout entière qu’il a été touché par Quelqu’un dont la 
					vie est telle qu’il se questionne sur cette Personne comme 
					source de singularité. François de Sales l’exprimait ainsi : 
					« Ne parle de Dieu que si on t'interroge, mais vis de telle 
					façon qu'on t'interroge. » « Ne vous contentez donc pas de 
					dire : ‘Je suis chrétien.’ Mais vivez de telle sorte que 
					l'on puisse ajouter qu'on a vu un homme qui aime Dieu de 
					tout son cœur. » F. de S. Sermons, tome 9. 
					
					
					« C'est en 1896 que le fondateur envoya à Vienne un jeune 
					oblat, le Père Lebeau. Le voilà tout seul, à Vienne, pour 
					fonder une province, comme le P. Simon au Fleuve Orange, 
					pour organiser une mission, touchant aux déserts du 
					Namaqualand et du Kalahari ! Et on verra, presque en même 
					temps, un seul religieux oblat débarquer à New York pour 
					lancer la semence d'une grande œuvre. »([2]) 
					
					Je vois une main qui se lève là-bas au fond ! Oui ?
					 
					
					- C’est quoi un Oblat ?  
					
					
					Et d’autres mains qui sûrement portent chacune une 
					question... On y vient, patience !... à suivre ! 
					 
					
					 Défivoeux 
					seconde partie : être Oblat 
					
					Le samedi 26 août nous allons vivre une cérémonie des 
					vœux définitifs d’un religieux : frère Cyprien Messié, Oblat 
					de Saint François de Sales. Nous sommes restés sur une 
					question la semaine dernière : c’est quoi un Oblat ? 
					 
					
					Jadis il s’agissait d’un enfant qui était consacré à 
					Dieu et donné par ses parents à un monastère, qui devait une 
					école.  
					
					Aujourd’hui un oblat, (une oblate) sont des gens qui 
					se relient à un monastère pour animer leur vie spirituelle, 
					le plus souvent dans la spiritualité de St Benoit. Ils 
					partagent cette spiritualité sans avoir prononcé les trois 
					vœux religieux (chasteté, pauvreté, obéissance). Ils sont 
					laïcs et affiliés.Quand on parle d’Oblat, (du latin oblatus «offert») dans le 
					langage liturgique il s’agit du pain et du le vin offerts 
					pour la célébration eucharistique. Deux sortent d’offrandes 
					sont issues de la bible : l’holocauste où l’animal est 
					offert (sacrifié) au point de passer dans un autre monde. Et 
					l’Oblation, qui consiste à donner en partage, offrir pour 
					être partagé.
 
					
					
					Naturellement, des congrégations religieuses utiliseront ce 
					vocable pour se nommer : Oblats de Marie, Oblats de St 
					Vincent. Oblats(es) de St F de Sales : littéralement des 
					religieux/ses donnés, offerts au monde par l’Evangile 
					salésien, marqué par la sainteté pour tous, le « tout par 
					amour, rien pas force, tout par la force de l’amour » et la 
					recherche du lien unidivers : unis et divers ! 
					 
					
					Pourquoi 4 prêtres à la paroisse St Germain du Lac ? 
					
					
					« J'ai appris, en consultant le site internet de la 
					commune de Talloires-Montmin, qu'un nouveau prêtre est 
					arrivé sur le territoire de la rive Est des bords du lac. Si 
					l'on peut se féliciter de cette bienvenue, en revanche, je 
					suis surpris d'apprendre qu'il y a 3 autres prêtres déjà 
					présents à la paroisse St-Germain. Comment se fait-il, qu'il 
					y ait désormais 4 prêtres à cet endroit, alors que, tant de 
					paroisses en sont démunies ?»  
					
					Regard égalitaire quand tu nous guettes ! Quand le 
					hasard vous refile un carré d'as, il n'y a pas de quoi 
					ameuter tout le monde. Surtout si on se fait une belote où 
					les annonces ne comptent pas ! Quand les prêtres vivent 
					seuls on dit que c’est inhumain, personne pour partager un 
					peu de tendresse et d’écoute ! Quand ils sont en équipe ou 
					en communauté on déplore l’abondance désobligeante face à la 
					pénurie ! Alors que répondre à cette remarque, mainte fois 
					entendue ?  
					
					Indubitablement « tant de paroisses en sont 
					démunies ! » ... de prêtres ! Et l’on n’a encore rien vu ! 
					C’est bien pour cela qu’il n’est pas rare, que l’un ou 
					l’autre de la communauté rende service à une paroisse 
					voisine, ou plus lointaine.  
					
					Mais parlons famille. Les frères Olivier, Maurice, 
					Stéphane et Thierry, résident à l’Ermitage, vivent en 
					famille, en communauté. Deux autres frères, l’un vivant à 
					Voiron, Jean Luc, et l’autre en Savoie, Pierre, font partie 
					intégrante de cette communauté. Stéphane est engagé dans le 
					cadre de la PRTL (Pastorale des Réalités du Tourisme et des 
					Loisirs) un Service du Diocèse : en clair son terrain de jeu 
					n’est pas la paroisse, mais l’étendu du diocèse ! Maurice 
					est prêtre "auxiliaire", à la retraite il rend un vrai 
					service presbytéral même que parfois on a du mal à suivre 
					son rythme et il partage le souci missionnaire et la vie 
					fraternelle de la communauté ! Quant à Olivier il a trois 
					mains qui pétrissent la pastorale scolaire, la pastorale 
					paroissiale et le scoutisme. Personnellement j’ai la 
					responsabilité de la paroisse et de l’espace St Germain. 
					Alors ? Recomptons : y a-t-il 4 prêtres pour une paroisse ? 
					Non, mais quatre religieux amenés à vivre divers services et 
					vivant ensemble autour de F de Sales !  
					
					Pour dire la variété des charismes dans l’Eglise 
					permettez-moi cette inclusion de François de Sales : 
					 
					
					 « La bouquetière Glycera savait si proprement 
					diversifier la disposition et le mélange des fleurs, qu'avec 
					les mêmes fleurs elle faisait une grande variété de 
					bouquets, de sorte que le peintre Pausias demeura court, 
					voulant contrefaire à l'envie cette diversité d'ouvrages, 
					car il ne sut changer sa peinture en tant de façons comme 
					Glycera faisait ses bouquets : ainsi le Saint Esprit dispose 
					et arrange avec tant de variété les enseignements de 
					dévotion, qu'il donne par les langues et les plumes de ses 
					serviteurs, que la doctrine étant toujours une même , les 
					discours néanmoins qui s'en font sont bien différents, selon 
					les diverses compositions. »   
					
					 Défivoeux 
					troisième partie :  des vœux fin août ! 
					 
					
					
					Le samedi 26 août nous allons vivre un événement rare, je ne 
					sais si cet événement s’est déjà produit sur notre 
					paroisse : une cérémonie de vœux définitifs d’un religieux.
					 
					
					 La présence religieuse sur notre paroisse est 
					historique, pensons aux bénédictins de l’abbaye de Talloires 
					au fil d’un quasi millénaire. Et aux « sœurs rouges » 
					proches de l’Abbaye, qui en 1681 avaient le souci de 
					l’hospitalité ! Plus modestement je pense aussi aux deux 
					sœurs de la croix à l’école des 4 chemins à Saint Germain en 
					1871 et plus proche encore, 1969, aux sœurs dominicaines. La 
					tradition de la vie religieuse a marqué notre paroisse. Mais 
					que veut dire vie religieuse par quoi est-elle signifiée ?
					 
					
					Souvent nous nous en arrêtons aux visibilités les plus 
					courantes : pratique des sacrements, vie paroissiale ou vie 
					des monastères, qui mélangent un peu tout !     
					
					Certains considère la vie consacrée comme un « état de 
					perfection » au risque croire que la vie religieuse soit une 
					perfection acquise, comme l’église est qualifiée de sacrée, 
					en mettant à l’abri des dérives humaines. Toutes les 
					Églises ou instituts religieux, devraient poser cette 
					affiche sur leur porte d’entrée :  
					
					 « Attention, 
					Gens parfaits s’abstenir ! Ce lieu est réservé à ceux qui 
					sont fêlés, bancals, pécheurs qui ont besoin de grâce et qui 
					veulent grandir. ([3]) 
					Si vous cherchez une élite missionnaire, ne vous tournez pas 
					vers la vie religieuse qui est davantage en proximité des 
					chrétiens « ordinaires ». 
					
					
					 Pour parler de la vie religieuse, je préfère envisager 
					la voie des « conseils évangéliques » comme un chemin de 
					perfection. Il s’agit là d’un chemin sur lequel tous sont 
					appelés à la sainteté ! Appel du Christ, relayé résolument 
					par F de Sales. « Soyez parfaits comme votre Père céleste 
					est parfait  (Mt 5, 48)  
					
					
					L'expérience spirituelle vécue par le religieux 
					s'incarner dans des formes concrètes de vie, choisies en 
					réponse à une contemplation du Christ, et signifié 
					publiquement. 
					
					 Avec Cyprien, on peut considérer que rentrer en 
					contact avec le Christ, source de tout amour, c’est un 
					‘usinage’ qui érode la forme brute pour envisager la 
					perfection : "Je me prends souvent la tête avec le Christ !" 
					dit Cyprien. Voilà un engagement qui deveint "signe de 
					contradiction" 
					
					 Cette voie des conseils évangéliques s’inscrit dans 
					un carré de repaires :  
					
					1* celui d’un maître spirituel qui donne une 
					coloration particulière à l’Evangile. 
					
					2* celui du creuset communautaire où la fraternité ne 
					devrait jamais n’être qu’un déclaration ! 
					 
					
					
					3* celui du triple engagement par les vœux ; qui  marquent 
					la volonté d’un homme ou d’une femme qui choisit la 
					« dépendance et le manque comme lieu d'éclosion de son 
					bonheur et de sa liberté. » 
					
					4* et celui d’une vie consacrée offerte à l’action de 
					l’Esprit Saint, au service de la mission singulièrement 
					prophétique de l’Eglise. Envoyé sur un territoire de 
					« mission »  
					
					 Pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume la vie 
					religieuse s’est organisée autour de la trilogie : pauvreté, 
					chasteté, obéissance. Des jalons qui ne sont pas réservés 
					aux religieux. Ces conseils évangéliques sont formulés comme 
					une invitation large et plénière faite aux chrétiens pour 
					« matcher » à la vie de Jésus-Christ. Tous, nous sommes 
					appelés à la vie religieuse, quelques uns, comme Cyprien 
					aujourd’hui, le sont d’une manière radicale pour que tous 
					vivent de la pauvreté, chasteté et obéissance. 
					 
					
					
					« Pour moi -dit Cyprien- je me dis qu’il n’y a pas que le 
					profit dans la vie, le monde a besoin de témoins contre le 
					profit, contre l’entre soi, bien au-delà de nos plaisirs 
					premiers. » 
					
					 La vie religieuse est un art de vivre, qui en même 
					temps, introduit une distance au monde et propulse au cœur 
					de ce monde. La vie consacrée consiste à vivre autrement la 
					vie matérielle et sociale que ne le propose la société en 
					général ! Le consacré est marqué prioritairement par une 
					forme de vie et de culture alternative le faisant dialoguer 
					avec le monde ! C’est la fonction « prophétique » du baptême 
					qui fait de chaque baptisé, à l’image du Christ, un prêtre, 
					un prophète et un roi !  
					
					 Le Concile Vatican II a déployé tant d’efforts pour 
					redonner à la vie religieuse un sens prophétique et 
					libérateur face aux conditions du monde et de la société 
					notamment en ce qui concerne les lieux sensibles, sexe, 
					pouvoir, argent. 
					
					
					Pourquoi en définitif, choisissons-nous tel institut 
					religieux plus qu’un autre ? Les puristes vous répondent que 
					l’Esprit souffle où il veut et vous pousse là où bon lui 
					semble ! Oui pourquoi pas mais jamais sans objections, sans 
					médiations, celle d’un frère, d’une sœur qui me font 
					dire : « là je me sentirais bien. » Sans non plus 
					l’acquiescement à tout ce qui advient ou sans « abandon » 
					dira F de Sales, non pas par désertion ou démission mais une 
					mise à disposition pour un « Autre ».  
						
						
						
						
 
 
							
							
							
							[1]
							
							incardiné (du latin cardin-, charnière) : c’est la 
							marque par laquelle un diacre, un prêtre est 
							juridiquement rattaché/incardiné à une église 
							particulière (un diocèse). 
							
							
							
							[2] 
							P. Philippe Cortet, osfs, Extraits des Bulletins St 
							Michel nos 9 à 15 (1951-1953). 
							
							
							
							[3] 
							Dietrich Bonhoeffer, pasteur allemand, inspire ce 
							placard ! 
							
							
							          
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