Origine
Histoire
Organigramme

 

 

 

 

 

 


François de Sales voulait fonder une congrégation ...

 

 

 

 

Pourquoi deux siècles plus tard ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Congrégation des Oblats de saint François de Sales prend son origine dans le souhait qu'avait François de Sales lui-même de fonder une congrégation de prêtres continuant, selon son esprit, l'œuvre commencée, à côté de la Visitation.

Jeanne de Chantal partageait ce projet qui ne verra une réalisation durable que deux siècles plus tard, lorsque, sur l'insistance d'une visitandine, Mère Marie de Sales Chappuis, supérieure du monastère de Troyes, l'aumônier, l'abbé Louis Brisson, fondera, après maintes hésitations, les Oblats de saint François de Sales en 1875.

Principalement parce que cette époque, le dix-neuvième siècle, est marquée, entre autre, par un élan spirituel dans lequel naissent un certain nombre de congrégations ou de mouvements d'inspiration salésienne. Saint François de Sales est déclaré Docteur de l'Église en 1877. A Paris, Monseigneur de Ségur vient de lancer l'Association Saint François de Sales et demande aux évêques de l'implanter dans leur diocèse; l'abbé Brisson en est chargé à Troyes, par Monseigneur Ravinet, alors qu'il s'occupe déjà des œuvres ouvrières et de la fondation des sœurs Oblates. A Genève, Monseigneur Mermillod cherchait à créer une paroisse animée par une communauté de prêtres vivant de l'esprit salésien; mais les difficultés politiques l'obligent à fuir son diocèse. En 1865, au cours d'une conversation avec l'abbé Brisson, il lui faisait part de ses projets et l'encourageait à s'y engager: "Pourquoi ne pas faire fructifier la doctrine et les enseignements de mon prédécesseur François de Sales?  Pourquoi ne pas former les générations nouvelles à l'image de cette grande figure qui domine son siècle et qui est faite pour illuminer le nôtre? (...) Mon vœu le plus pressant, c'est de rencontrer un homme ayant l'expérience de ces choses et qui veuille en tenter l'entreprise. Vous, mon cher ami, ne le pourriez-vous pas? Vous êtes au courant, je vous aiderais".

Porté par le courant spirituel de son temps, fort des encouragements de ses amis, stimulé - un peu trop à son goût! - par les prières de la Mère Marie de Sales, secoué par des signes plus extraordinaires comme l'apparition de Notre Seigneur le 24 février 1865 dans le "parloir du haut" de la Visitation de Troyes, l'abbé Brisson se décide à rendre concrète l'intention divine en demandant aux moines d'Einsiedeln (Suisse) de lui fournir des documents salésiens pour l'élaboration de constitutions. De plus il voit dans la proposition que lui fait à ce moment-là Monseigneur Ravinet de réorganiser l'école Saint-Étienne à Troyes, le moyen pour la nouvelle communauté religieuse de vivre et de rayonner.

En 1873 commence le noviciat des six premiers religieux. En fin 1875, sur demande de son évêque, le père Brisson part pour Rome afin de voir confirmer le travail qui se fait:  Léon XIII encourage le projet religieux.   En août 1876, ceux-ci s'engagent par des vœux dans la vie religieuse communautaire: la Congrégation des Oblats de Saint François de Sales était née!

Pour Louis Brisson, ce champenois né à Plancy en 1817, ordonné prêtre en 1840 et décédé en 1908 dans sa maison natale livrée aux expropriateurs, il semble qu'il ne pouvait en être autrement dans son projet de vie chrétienne. Mû par la spiritualité salésienne apprise à la Visitation, il vit par son engagement religieux, l'épanouissement de son amour de Dieu se manifestant dans le choix d'un style de vie qui devait déjà simplement par lui-même signifier la présence discrète mais rayonnante du Royaume. Attentif aux hommes et à leurs difficultés, il cherchera toujours à créer, au travers des diverses activités et œuvres de l'Institut, des centres de relation où tous, quelle que soit leur condition sociale, puissent s'entendre dans leur différence et soient ainsi capables d'entendre une autre Parole. Patronages, collèges, animation spirituelle des œuvres des Oblates, paroisses manifestent la volonté d'une expression salésienne au cœur du monde, bien insérée dans la société pour apporter un regard de Dieu dans l'attention au prochain.

La Congrégation prend vite son essor en France, mais aussi dans les missions, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud. L'expulsion des religieux au début du siècle va en dispersant les religieux, favoriser l'expansion des Oblats en Europe et aux Etats-Unis.  Aujourd'hui, la Congrégation qui compte quelques
cinq cents religieux, prêtres et frères, est divisée en Provinces et Régions: France et
Bénin, USA, Autriche, Allemagne, Hollande, Suisse, Italie, Afrique du Sud, Namibie, Brésil et Uruguay, Equateur, Colombie, Haïti.

En France, les Oblats animent plusieurs paroisses, un établissement scolaire,  diverses aumôneries, des formation et accompagnements spirituels et retraites des rencontres salésiennes. Activités multiples certes, mais reliées par un même objectif, la spécificité de l'Institut: "Les Oblats de Saint François de Sales se proposent de réaliser l'imitation du Christ et le service de l'Église dans le monde moderne, en vivant et en répandant la doctrine salésienne."

Au vingt-et-unième siècle, stimulées par leurs constitutions rénovées dans l'esprit de Vatican II, de François de Sales et de leur fondateur, les Oblats sont invités à assumer la tradition vivante de leur institut et à répondre aux "signes des temps" comme le fit, en son temps le Père Brisson dont il fut dit qu'i! avait une particulière affection pour les petits et pour les humbles." C'est pourquoi une constitution souligne que "les Oblats sont appelés à entrer dans la société telle qu'elle est et à la faire chrétienne par tous les moyens possibles, s'engageant d'une manière particulière à promouvoir la justice à l'égard des opprimés et des foulés aux pieds': Allier la tradition et les signes des temps, c'est donc aujourd'hui tenter de vivre un engagement religieux communautaire avec le souci d'une recherche active de plus de justice et de paix. Tâche difficile certes, souvent compromise, mais enthousiasmante pour celui qui, en communauté et devant le monde veut témoigner du feu qui le dévore: l'Évangile comme Bonne Nouvelle libératrice.

Bernard Baussand, osfs